Le "Mal des ardents"
dit aussi "Feu sacré", "Feu de Saint-Antoine", "Peste de feu"
Ce n’est qu’au XVIII° et XIX° siècle que l’on en trouva la cause : il s’agissait d’un empoisonnement provoqué par la consommation de pain de seigle fabriqué avec des céréales ergotées. L’ergot de
seigle, est une sorte de champignon minuscule (quelques millimètres de long) qui contient un poison violent : l’ergotine. Les conséquences dans l’organisme, sont : la fermeture de certaines
veines et artères, ce qui provoque des gangrènes irrémédiables. Il se développe particulièrement dans les années humides. Le feu St Antoine est comme un feu intérieur qui brûle les malades,
particulièrement aux bras et aux jambes, alors qu’au toucher, ces membres sont glacés ! La maladie évolue rapidement vers une gangrène purulente, mais le plus souvent sèche. Les membres atteints
deviennent noirs comme du charbon et se détachent du corps, comme le bois mort de son arbre. Quelquefois, les moines Antonins effectuaient des amputations. Le démembré (ou l’amputé) était alors
équipé de béquilles (certains pensent que le fameux TAU, emblème des Antonins, serait la représentation stylisée de celles-ci).
Pour obtenir la guérison, on priait Dieu et les saints, et notamment Saint Antoine.
Les soins consistaient avant tout en une nourriture saine à base de viande de porc et de vin. On ajoutait à cela quelques remèdes comme des pommades à base de saindoux et de plantes. Le Saint Vinage était un remède très apprécié : mélange de vin, de plantes ayant macérées sur les ossements du pieux ermite et administré aux malades lors dune cérémonie religieuse.