Le pont
En l'abscence de documents probants, sa datation est incertaine mais sa construction par les Antonins remonte vraisemblablement à la première moitié du XIII° siècle. Le vocable « Pontis de oro » apparaît pour la première fois dans les Rôles Gascons (édition Ch. BEMONT t. 1 p.237 n° 249) et a donné son nom au village qui s'est constitué autour de la préceptorie. Rare exemple de pont-barrage médiéval en Gironde, orienté Nord Sud et légèrement en dos d'âne, il est situé sur la route de Vezelay du chemin de Saint-Jacques et enjambe la Bassanne, petit affluent de la Garonne.
Long d'une trentaine de mètres et très étroit comme tous les ponts médiévaux (2,60 m. entre les parapets), il est constitué de quatre arches en arc de cercle qui constituent le déversoir de la rivière avec, au Sud, un tunnel de décharge également vouté en arc de cercle creusé en partie dans le roc et fermé par une vanne. Il comporte également au Nord les deux entrées des vannes ouvrières du moulin adossé au pont. Primitivement, le moulin possédait deux paires de meules. Seule l'entrée septentrionnale a conservé son architecture primitive en plate bande. L'autre entrée, en cintre bombé, a été agrandie en 1784 par l'Ordre de Malte qui a succédé aux Antonins afin de faire tourner deux paires de meules. Ce pont est consolidé en amont par deux avant-becs triangulaires et en aval par cinq piles d'inégales dimensions augmentant d'épaisseur en allant du Nord au Sud. Une sixième pile, en aval de l'avant-bec septentrionnal, se situe entre les deux salles des roues horizontales du moulin et ne se voit donc pas de l'extérieur.
Abandonné en 1850 après la construction du pont actuel de la route de LA REOLE à BAZAS, couvert de végétation et de terre pendant plus d'un siècle, il menaçait ruine quand il fut restauré en 2000 et 2001, ce qui a permis de le sauver et de retrouver le pavage ancien de sa chaussée qu'empruntent de nouveau de nombreux pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.